mardi 10 juin 2008

L'ours noir










L’Ours noir (Ursus americanus) ou Baribal est l’ours le plus commun en Amérique du Nord. Il se rencontre dans une aire géographique qui s’étend du nord du Canada et de l’Alaska au nord du Mexique, et des côtes atlantiques aux côtes pacifiques de l’Amérique du Nord. Il est présent dans un grand nombre d’États américains et dans toutes les provinces canadiennes. Il préfère les forêts et les montagnes où il trouve sa nourriture et peut se cacher. La population d’ours noirs était sans doute de deux millions d’individus autrefois. Aujourd’hui, l’espèce est protégée et on estime qu’il existe entre 500 000 et 750 000 ours noirs sur ce continent. Plus petit que l’Ours brun et l’Ours blanc, cet animal présente une couleur de fourrure plus ou moins foncée selon les régions allant du noir au blanc, en passant par le rougeâtre et le gris argenté. On le nomme donc à tort "ours noir". 16 sous-espèces, dont certaines menacées, sont reconnues. L’Ours noir n’hiberne pas au sens strict, mais passe l’hiver dans un état de somnolence en vivant sur ses réserves de graisses accumulées pendant l’automne. Il est omnivore, même si son régime alimentaire est dominé par les végétaux. Contrairement aux idées reçues, l’Ours noir est un bon nageur et il grimpe facilement aux arbres pour échapper à un danger. Longtemps chassé pour sa fourrure, il subit aujourd’hui la réduction de son milieu naturel.

Règne: animal
Embranchement: chordata
Sous-embre: vertèbres
Classe: mammifère
Sous-classe: Terrien
Infraclasse: Eutheria
Ordre: carnivore
Sous-ordre: caniforme
Famille: ursidae
Sous-famille: ursinae
Genre: ursus

L’Ours noir mesure généralement entre 140 et 200 cm de longueur[1]. Sa taille au garrot est comprise entre 100 et 120 cm[2].

L’Ours noir est plus petit que l’Ours polaire et l’Ours brun. Sa masse dépend de l’âge, du sexe de l’animal et de la saison : en automne, l’Ours noir grossit et fait des réserves de graisse afin de passer l’hiver. Les femelles pèsent entre 40 kg et 180 kg (moyenne de 70-80 kg[3],[2]), alors que les mâles font entre 115 et 275 kg (moyenne de 120 kg[3]). Un mâle de 400 kg a été trouvé dans le comté de Craven en Caroline du Nord[4].

La couleur du pelage varie du noir au blanc, en passant par de nombreuses nuances : chocolat, brun, cannelle, blond sont des couleurs plus fréquentes dans les forêts de l’ouest américain et du Canada[3],[1]que dans les régions de l’est. Au sud de l’Alaska et en Colombie-Britannique vit l’Ours Kermode appelé aussi spirit bear[5], une sous-espèce d’Ours noir dont la fourrure est d’un ton blanc crème. Des ours d’un gris bleuté occupent la baie des Glaciers en Alaska[6]. Tous ces animaux appartiennent bien à l’espèce de l’Ours noir américain. Les albinos sont très rares. Certains individus portent une ou plusieurs taches blanches sur le cou ou sur la poitrine[2],[1]. L’Ours noir mue et son épaisse fourrure le protège contre les piqûres des insectes et contre les rigueurs de l’hiver.


L’Ours noir possède un museau brun


Les ours noirs sont capables de se tenir debout et de marcher sur leurs pattes arrières : celles-ci sont légèrement plus longues (13 à 18 cm[7]) que les pattes avant. Chaque patte est dotée de cinq doigts avec des griffes non rétractiles utilisées pour déchirer, creuser, gratter le sol et grimper aux arbres. Un coup d’une patte avant suffit à tuer un cerf adulte.

L’Ours noir possède de petits yeux, des oreilles arrondies, un long museau pointu de couleur brune, des naseaux allongés et une queue relativement courte (8-14 cm[1]). Ses yeux sont marrons. Sa vision n’est pas particulièrement bonne mais les expériences montrent qu’elle lui permet de distinguer les couleurs[4]. En revanche, son ouïe et son odorat sont très développés ; sa langue agile et ses lèvres mobiles lui permettent de manger de petites baies et des fourmis. Enfin, son profil facial droit et son museau pointu le différencient du Grizzli qui vit aussi en Amérique du Nord[2]. L’Ours noir est en outre plus petit et ne possède pas de bosse entre les épaules[2].


Parties caractéristiques de l’ours blanc, brun et noir

A : tête d’un ours blanc B : patte avant C : patte arrière
D : tête d’un ours brun E : patte avant F : patte arrière
G : tête d’un ours noir H : patte avant I : patte arrière

L’Ours noir occupe un espace compris entre les régions septentrionales de l’Alaska et le Mexique. Il se rencontre du littoral de l’Atlantique aux côtes du Pacifique[8]. Même s’il préfère les forêts et les zones plantées d’arbustes, il peut s’adapter à des climats et des milieux naturels très variés : il fréquente aussi bien les marécages et les forêts subtropicales du sud-est des États-Unis (Louisiane, Alabama, Floride, etc.) que les hautes montagnes du sud-ouest, entre 900 et 3 000 mètres d’altitude[1] ou encore la toundra du Labrador[5]. Il habite aussi dans les forêts mixtes du sud-est du Canada et du nord-est des États-Unis, mais également dans le sud des montagnes Appalaches. Il est en revanche quasiment absent des zones arides du continent nord-américain.

L’hiver passé, l’Ours noir quitte son abri et se met en quête de nourriture à des altitudes moyennes et dans les vallées exposées au soleil. À mesure que l’été approche, il regagne des altitudes plus élevées[8]. La forêt constitue un milieu favorable pour l’Ours noir qui peut s’y cacher et se protéger du soleil.

Malgré leur taille et leur masse, les ours noirs sont étonnamment agiles dans leurs mouvements. Ils se déplacent en fonction des saisons pour rechercher leur nourriture. Ils grimpent facilement aux arbres pour échapper au danger, grâce à leurs muscles dorsaux puissants et à leurs griffes. Ils peuvent courir jusqu’à 55 km/h[2]. L’ours est un animal plantigrade, c’est-à-dire qu’il marche en posant entièrement la plante des pieds sur le sol. Il utilise la démarche à l’amble. Il est en outre un excellent nageur et est capable de traverser un lac pour rejoindre une île. En août 2004, un ours noir sauvage a été trouvé ivre après avoir bu 36 canettes de bière dans l’État de Washington, au nord-ouest des États-Unis. L’ours avait ouvert la glacière d’un campeur et utilisé ses griffes et ses dents pour perforer les canettes.


Empreintes d’un ours noirL’Ours noir est la plupart du temps un animal solitaire sauf pendant la période de rut et dans la relation qu’entretient la mère avec ses oursons. Les ours peuvent se rassembler occasionnellement dans les zones d’abondance alimentaire. Ils sortent généralement le jour, sauf dans les secteurs où il y a beaucoup d’hommes : ils préfèrent alors la nuit pour les éviter. Contrairement aux idées reçues, les attaques d’ours noirs contre les hommes sont rares : moins de 36 attaques mortelles ont été recensées tout au long du XXe siècle[1]. Si la femelle grizzly n’hésite pas à défendre ses petits, l’ourse noire ne s’en prend pas aux hommes pour protéger sa progéniture[1].

Les mâles griffent les arbres pour communiquer pendant la saison de l’accouplement[2] et peut-être pour marquer leurs territoires. Ils utilisent également leurs odeurs. Ces territoires varient entre 20 et 100 km2[5] et couvrent ceux de plusieurs femelles. En cas de menace, les ourses poussent des plaintes ; les oursons émettent des cris ressemblant à des pleurs lorsqu’ils ont peur. Les adultes claquent des dents lorsqu’ils sont effrayés[4]. L’Ours noir communique également par des expressions faciales et des positions particulières. Lorsqu’il se dresse sur ses pattes arrières, c’est pour flairer un danger, une odeur intrigante ou avoir un meilleur point de vue.

Les ours noirs figurent parmi les mammifères les plus intelligents[4] : ils sont souvent dressés pour réaliser des numéros de cirque. Leur cerveau est relativement gros comparé à la taille de leur corps.

Les ours noirs passent l’hiver dans un état de somnolence : cela signifie qu’ils peuvent réagir à une attaque d’un autre animal. Lorsque les jours diminuent, ils sécrètent une hormone qui agit comme un somnifère. Leur rythme cardiaque passe alors de 50 à 10 pulsations par minute[9]. La température du corps diminue légèrement (moins de 31 °C, soit 6,8 °C en-dessous de la température corporelle d’été[4]) car leur masse est imposante (ils perdent donc moins facilement leur chaleur que les petits mammifères qui hibernent). Ils passent tout l’hiver sans manger, ni boire, ni uriner, ni déféquer[3],[4] et ressortent au printemps. Cet état de dormance dure de quatre à sept mois entre octobre et mai[8],[3],[9]. Cette durée varie en fonction du climat : plus l’hiver est long, plus la période de somnolence se prolonge. Aussi, celle-ci n’existe pas dans les régions du sud sauf pour les ourses enceintes[3]. Un ours noir peut perdre jusqu’à 30 % de son poids pendant l’hiver[2].

Les ours noirs sont omnivores : les végétaux représentent 75 % de leur alimentation[5]. Ils mangent des graminées, des herbes, des fruits (noisettes, baies, pignons, fruits d’églantiers, pommes …), des glands et des faînes[10],[8]. Ils se nourrissent également de charognes, d’insectes (guêpes, fourmis, abeilles, termites). Ils s’attaquent plus rarement à des rongeurs et des faons… Ils complètent leur régime alimentaire avec des saumons, des truites, des crabes et sont friands de miel. Les ours noirs s’approchent parfois des établissements humains (vergers, ruches, champs, poubelles, campings) pour trouver leur nourriture. Ils se sont ainsi taillé la flatteuse réputation du chapardeur le plus rapide de l’Ouest. Ils peuvent attaquer les moutons ou les cochons lorsqu’ils ne trouvent pas d’autre nourriture. Les ours doivent emmagasiner d’importantes réserves de graisse pour passer l’hiver. En automne, ils peuvent consommer jusqu’à 20 000 calories par jour[7]. Ils ont également de grands besoins en eau[2].


Les femelles atteignent leur maturité sexuelle entre 2 et 9 ans contre 3 ou 4 ans pour les mâles[1]. Les ours noirs s’accouplent tous les deux ou trois ans environ[8]au cours des mois de mai et juin[8], et jusqu’en août dans les forêts de feuillus de l’est[4].

La gestation dure généralement 6 ou 7 mois[8]. Le développement de l’embryon commence dix semaines après l’accouplement[1] : cette implantation différée permet d’éviter les naissances en automne[11].

Les oursons naissent de la fin novembre à février[8] dans la tanière. Chaque portée compte en moyenne un ou deux oursons[8] et jusqu’à 6 dans l’est des États-Unis[4]. Ils pèsent chacun entre 200 à 450 grammes[3],[1], en moyenne 350 grammes[5]. Ils mesurent 15 à 20 cm à la naissance[2]. Les petits viennent au jour sans poils, avec les yeux bleus et sont aveugles[4]. Ils sont nourris au lait maternel et tenus propres dans la tanière pendant l’hiver. Les femelles allaitent en position assise.

Lorsqu’ils sortent de la tanière au printemps, les jeunes pèsent entre 2 et 5 kg[1],[5] ; ils sont sevrés au bout de 6 à 8 mois[1]. Ils ne quittent leur mère qu’à l’âge de 16 ou 17 mois[2], parfois 29 mois[4]. Leur survie dépend de l’aptitude de la mère à leur enseigner à chasser et à trouver un repaire. La mère apprend à ses oursons à grimper aux arbres pour échapper aux prédateurs. Elle s’occupe aussi de la tanière qui permet de passer l’hiver.

Les mâles vivent à l’écart et parcourent des territoires de 50 à 150 km2, englobant ceux où vivent les femelles ; ils ne participent pas à l’éducation des oursons.

Avant l’arrivée des Européens, les Amérindiens chassaient l’ours pendant l’hiver, profitant de la période de dormance. L’animal leur fournissait de la viande, de la graisse et de la fourrure. Les guerriers portaient des colliers de griffes autour de leur cou ; par superstition, ils ne prononçaient jamais son nom[12] et le chasseur devait demander pardon avant de tuer un ours. L’art amérindien représentait cet animal vénéré sur les totems. Au cours de certaines cérémonies, ils pratiquaient la danse de l’ours. À la fin du XVIIe siècle, la Compagnie de la Baie d’Hudson encourageait les Amérindiens à faire le commerce des fourrures d’ours : ils échangeaient des couvertures de laine contre des peaux d’ours noirs[13]. L’Ours noir fut également chassé pour confectionner les célèbres chapeaux de la garde britannique et de certains régiments de l’armée canadienne et de l’armée britannique. L’utilisation de la fourrure des ours pour ces couvre-chef, des animaux tués dans des collisions avec des automobiles ou des prises de chasse, est critiquée par des associations de protection des animaux comme PETA. Des essais de chapeaux en fourrure synthétique ont été réalisés. Enfin, les pattes et la bile du plantigrade sont aujourd’hui encore très recherchées en Asie : un gramme de bile, utilisée dans la pharmacopée chinoise, coûte 155 dollars[14].


Prédateurs et mortalité [modifier]
Dans la nature, l’espérance de vie moyenne du mammifère est d’environ 10 ans ; il peut parfois vivre jusqu’à 30 ans[8],[2]. Aujourd’hui, on estime entre 500 000[2] et 750 000[4],[12] le nombre d’ours noirs sur le continent américain. Leur faible fécondité et leur maturité sexuelle tardive constituent des menaces à la survie de l’espèce.

Les principales causes de mortalité sont les collisions avec les automobiles ou la chasse. Les oursons peuvent mourir de faim ou d’une chute depuis un arbre. Ils constituent des proies pour les prédateurs tels que le loup, le puma, le lynx, le coyote[15],[8], l’Ours brun et les autres ours noirs, notamment les mâles en manque de nourriture[2]. Les jeunes séparés accidentellement de leur mère meurent rapidement.

Les ours noirs continuent d’être chassés pour finir comme trophée, descente de lit mais aussi pour leur viande, au Canada et en Alaska[2]. Environ 30 000 ours noirs par an sont tués dans toute l’Amérique du Nord[1], mais cette chasse est très réglementée. Les principaux parasites de l’Ours noir sont le ténia, l’ascaris et les vers du genre trichinella[2]. Ils peuvent également souffrir de tuberculose, d’arthrite et de broncho-pneumonie[16].

Les populations de l’ouest des États-Unis sont encore nombreuses alors que celles de l’est du pays ont tendance à se réduire dangereusement. Ces dernières vivent essentiellement dans les montagnes, les forêts ainsi que dans les parcs nationaux et les réserves naturelles. Les régions à l’est du Mississippi sont en effet les plus anthropisées alors que de larges zones des Montagnes Rocheuses des hauts plateaux et du Grand Bassin demeurent sauvages. L’animal est absent de onze États sur 50 dont Hawaii, les deux Dakota, les États très urbanisés comme le Maryland ou le Delaware, et plusieurs États du centre-est où les montagnes et les forêts sont inexistantes[8].

Ensuite, la situation de l’Ours noir varie selon les sous-espèces et les régions. Ainsi, l’Ours noir de Floride (Ursus americanus floridanus) est classé comme espèce menacée[8]. Une étude menée en Californie en 1998 évalue entre 17 000 et 23 000 le nombre d’ours noirs dans cet État du sud-ouest des États-Unis[17]. Cette population est actuellement stable, voire en très légère progressio

Dans le parc national de Yosemite en Californie, la population des ours noirs est estimée entre 300 et 500 individus[18]. Les rangers en dénombrent une quinzaine dans la vallée de Yosemite[19], c’est-à-dire le secteur le plus fréquenté par les touristes. L’Ours noir s’adapte facilement à la présence des hommes et ne néglige pas leur nourriture. Il peut alors pénétrer dans les campings et dans les véhicules stationnés sur les parkings. Autrefois, les ours étaient nourris par les hommes, ce qui provoqua des attaques et de nombreux blessés. Aujourd’hui, de nombreux panneaux d’information et des messages de prévention déconseillent de nourrir les animaux sauvages, en particulier les plantigrades. Les poubelles du parc ont été consolidées et fermées hermétiquement ; des box ont été aménagés dans les campings pour entreposer la nourriture. Les incidents sont en baisse, pourtant deux à trois ours agressifs doivent être abattus chaque année dans le Yosemite.

Dans un autre parc national américain, au Yellowstone, on nourrissait aussi les ours, ce qui constituait une attraction appréciée des touristes. Aujourd’hui, le parc a abandonné cette habitude. On compte actuellement 600 ours noirs au Yellowstone[20].

À l’est des États-Unis, il y a une population de 400 à 600 ours noirs dans le Parc national des Great Smoky Mountains[21]. C’est au cours des années pauvres en faînes que les incidents avec les visiteurs se sont multipliés. Dans cette région, l’Ours noir subit la concurrence d’espèces invasives telles que le Sanglier d’Europe, qui est un important consommateur de glands. Les rangers endorment les ours mâles les plus dangereux et les déplacent vers des secteurs sauvages.

Dans le New Hampshire, le naturaliste Ken Killian a ouvert un établissement qui recueille et soigne les ours noirs blessés ou les oursons égarés[14]. Une expérience similaire est menée dans le Minnesota où 3 000 ours noirs vivent dans la Superior National Forest[20].

Des corridors biologiques et des écoducs ont été aménagés pour l’Ours noir de Floride pour empêcher son extinction.

L’Ours noir américain est protégé par la loi dans plusieurs États américains du Sud comme la Louisiane, le Mississippi ou le Texas. Tuer illégalement un ours noir est puni par une importante amende et une peine de prison.

En anglais, l’Ours noir est couramment appelé American Black Bear, Black bear ou encore Cinnamon Bear (cinnamon signifie « cannelle ») pour les animaux de coloration brun-roux. Il porte également le nom de « Baribal ».

Les relations phylogéniques avec les autres espèces de la famille des ursidés ne sont pas clairement définies[22]. L’Ours noir est cependant très proche des ours à collier, polaires et bruns[23]. Toutefois, il est beaucoup plus petit que l’Ours blanc dont la masse peut atteindre 700 kg pour un mâle[23].

Seize sous-espèces sont recensées sur le continent nord-américain[24],[8],[4] :

Ursus americanus altifrontalis : côte nord-ouest du Pacifique, depuis la Colombie-Britannique au nord de la Californie et au nord de l’Idaho ;
Ursus americanus amblyceps : Colorado, Mexique, Texas occidental et moitié orientale de l’Arizona, sud-est de l’Utah ;
Ursus americanus americanus : du Montana oriental jusqu’à l’Océan atlantique, du sud et de l’est de l’Alaska et du Canada jusqu’à l’Océan atlantique et au sud vers le Texas ;
Ursus americanus californiensis : vallée centrale de la Californie et sud de l’Oregon ;
Ursus americanus carlottae : Alaska ;
Ursus americanus cinnamomum : Idaho, Montana occidental, Wyoming, est du Washington, Oregon et nord-est de l’Utah ;
Ursus americanus emmonsii : sud-est de l’Alaska ;
Ursus americanus eremicus : nord-est du Mexique ;
Ursus americanus floridanus (Ours noir de Floride) : Floride, Géorgie méridionale et Alabama ;
Ursus americanus hamiltoni : île de Terre-Neuve ;
Ursus americanus kermodei : côte centrale de la Colombie-Britannique ;
Ursus americanus luteolus (ours noir de Louisiane) : Texas oriental, Louisiane, Mississippi méridional ;
Ursus americanus machetes : Mexique ;
Ursus americanus perniger : Péninsule Kenai en Alaska ;
Ursus americanus pugnax : Archipel Alexander en Alaska ;
Ursus americanus vancouveri : Île de Vancouver en Colombie-Britannique.

Les Amérindiens Ojibwés ont fait du baribal leur totem.

En 1902, le Président américain Theodore Roosevelt se rendit dans le Mississippi afin de régler un conflit portant sur le tracé des limites séparant les États de Louisiane et du Mississippi. Au cours de son séjour, il participa à une partie de chasse au cours de laquelle il décida d’épargner un ours noir blessé. L’épisode fut relaté dans un article du Washington Post. Clifford K. Berryman l’illustra par un dessin appelé Drawing the Line in Mississippi (voir l’image) qui représentait le Président et l’ours noir en question[25]. Rapidement, l’anecdote devint populaire. Deux émigrants russes, Rose et Morris Mictchom, créèrent un ours en peluche qu’ils baptisèrent « Teddy », le diminutif du prénom Theodore, en hommage au 26e Président des États-Unis.

En 1950, les rangers de la Lincoln National Forest dans l’État du Nouveau-Mexique sauvèrent un jeune ours noir d’un incendie qui ravageait les Montagnes Capitan. L’animal dut être soigné pour ses brûlures mais il survécut et inspira la création de l’ours Smokey, la mascotte de la prévention des feux de forêt aux États-Unis.

L’Ours noir est, en outre, l’emblème de l’université du Maine; l’une des trois mascottes des Jeux Olympiques d’hiver de 2002 à Salt Lake City était un ours noir du nom de Coal (« charbon »).


Ours en Asie et en Chine

Malades, blessés, enfermés dans des cages où ils ne peuvent presque pas se retourner et jamais se tenir debout, les ours en Chine subissent un sort réellement peu enviable. Pourquoi ? Ces souffrances leurs sont imposées afin de recueillir leur bile, censée posséder des vertus curatives.

Même si ces prétendues capacités de guérison, ou d’agir en aphrodisiaque, sont plus que contestées par les scientifiques, la superstition fait que la demande est toujours là. Résultat, des milliers d’ours sont retenus dans 247 « fermes ».

Convention bafouée

En dépit de la Convention de Washington sur le commerce des espèces en danger (CITES) qui classe les ours à collier en annexe I, ils sont capturés dans la nature, et le trafic des produits de la bile et de la vésicule biliaire se développe hors de Chine. Pour légaliser ce commerce, le gouvernement chinois souhaite déclasser les ours en annexe II.

Mortalité

Les promoteurs des « fermes » affirment que leurs élevages préservent les ours sauvages. Mais la mortalité y est telle que de plus en plus d’ours sont capturés en Chine, en Inde, en Russie et même au Canada.

Pour prendre les oursons dans la nature, les braconniers profitent de l’absence de la femelle, partie en quête de nourriture, pour enlever les petits âgés de quelques jours. Parfois la mère est tuée. Un grand nombre d’oursons meurent de ce traumatisme.

Griffes arrachées

Les jeunes sont parqués dans un enclos pour les habituer à leur futur enfermement dans une cage étroite. De surcroît, pour pouvoir atteindre les animaux sans risquer de prendre de mauvais coups, les fermiers leurs arrachent parfois les griffes et leurs brisent les dents. Puis, à l’âge de 3 ans, les ours subissent une opération qui les mutile à vie. Les fermiers implantent un cathéter dans la vésicule biliaire pour drainer leur bile. Ce tube reste en permanence, et laisse une plaie à vif qui s’infecte et n’est jamais soignée. Quatre ours sur cinq meurent pendant ou après l’opération d’implantation.

Stress

Les ours, pour exprimer leur stress, se cognent la tête contre les barreaux et se mordent les pattes jusqu’au sang. Cela occasionne des infections, qui ne sont pas traitées. Les ours subissent deux fois par jour l’extraction de leur bile. Elle est effectuée pendant qu’ils sont nourris et abreuvés, pour stimuler la bile. Pendant cette opération, les animaux gémissent, hurlent et se tordent de douleur, en se tenant l’estomac. Un exemple, parmi d’autres, de leurs très mauvaises conditions de détention : les femelles vont jusqu’à tuer les petits à la naissance.

Amputations

Les ours, pour faire cesser leurs souffrances, tentent parfois d’arracher le cathéter. Ils sont alors immobilisés dans leur cage avec un corset de fer. Les fermiers ne se contentent d’ailleurs pas de cela pour augmenter leurs profits. Ils amputent aussi une ou deux pattes aux ours vivants pour les vendre à des restaurateurs. Quand les ours ne sécrètent plus de bile, ils sont abandonnés dans un coin où on les laisse mourir de faim. Ils ont moins de 15 ans. En liberté, ils auraient vécu de 25 à 30 ans.

Un rapport pour convaincre

Nous avons commandé un rapport sur la situation des ours en Chine, le rôle des associations sur place et sur les actions nécessaires à court et long terme pour obtenir la disparition des «fermes à ours». One Voice va l’envoyer aux autorités en France (ministère de l’Écologie et ambassade de Chine).

Pression sur le gouvernement chinois

L’année 2008 sera celle des Jeux Olympiques en Chine. C’est aussi la date limite que One Voice s’est fixée, avec les associations internationales telles la WSPA, pour obtenir la disparition définitive du commerce des ours et de leur bile en Chine. Au regard de l’immensité du pays, ces 247 fermes ne pèsent rien dans son économie.

Sauvetages

Le gouvernement chinois a accepté de libérer 500 ours et a annoncé la réduction du nombre de fermes à ours. Cette apparente bonne nouvelle cache une réalité plus contrastée. La Chine cherche en effet à industrialiser la production de bile d’ours en concentrant les exploitations.
Ainsi, en 1992, il y avait 601 fermes avec 6 632 ours. En 1998, il y en avait plus que 247, mais elles détenaient 7 002 ours. En 2002, 27 fermes détenaient à elles seules 5 200 ours. Le ministère chinois de la médecine traditionnelle et d’autres instances ont soutenu les fermes à ours en favorisant le développement de nouveaux marchés. Le Dr Fan Zhiyong, représentant officiel en Chine de la CITES (Convention de Washington), a récemment annoncé que la Chine cherchait à exporter sa bile d’ours.
Les 500 ours que les autorités acceptent de libérer proviennent de petites fermes qui cessent leur activité. Il existe actuellement deux sanctuaires en Chine. Le plus grand est celui de la fondation Animals Asia (AAF) qui vient d’y accueillir 70 ours. One Voice soutient le travail d’AAF, présidé par Jill Robinson, car ces sauvetages permettent de faire connaître la souffrance des ours dans le monde entier. Tout en aidant AAF, One Voice et la WSPA ont l’objectif de mettre un terme définitif à ce commerce.